Mis à jour : vendredi 7 octobre 2022

Mes voisins les Yamada : Résumé détaillé

Dans Mes voisins les Yamada, Isao Takahata décrit avec humour et tendresse la vie de tous les jours des Yamada, une famille japonaise vivant dans la banlieue de Tôkyô. Le film ne raconte pas une histoire linéaire mais une chronique au quotidien, organisée autour de chapitres de longueurs et d'importances inégales, eux-mêmes introduits par un titre et parfois conclus par un Haiku.

0. Takashi et Matsuko commencent une vie nouvelle
1. Péril sur le foyer
2. Le génie du foyer
3. La vie conjugale à la Yamada
4. Le dialogue père-fils
5. L'autorité paternelle restaurée
6. Mon père, de dos
7. L'almanach de la famille Yamada
8. Les deux font la paire...
9. Le breakfast du champion
10. Matinée au gingembre
11. Introspection
12. L'art est bref, la vie est longue
13. L'âge vient facilement, le savoir difficilement
14. L'âge ingrat
15. L'almanach de la famille Yamada
16. Je vais mon chemin
17. Les défenseurs de la justice
18. Le chef de service Yamada

Résumé détaillé

La séquence d'ouverture post-générique, intitulée Takashi et Matsuko commencent une vie nouvelle, nous montre les parents en costumes de mariés traditionnels foncer dans un... bobsleigh à leur nom sur fond de marche nuptiale de Mendelssohn autour d'une piste qui se révèle être... leur gâteau pièce montée de mariage ! Tandis qu'un « ancêtre » prononce un discours sur leur vie future, le « bob » quitte les airs, se transforme en superbe voilier avant de fendre les eaux de l'océan.

Début idyllique d'un mariage vite menacé par les tempêtes. Scène hilarante où l'on découvre que là-bas aussi les bébés naissent dans des choux ou sont apportés par des cigognes quand on ne les trouve pas à l'intérieur de... bambous !

Isao Takahata alterne avec intelligence et un grand sens du rythme cinématographique saynètes réalistes et mouvements plus amplement oniriques. Ainsi, après ce début tonitruant, retour à des préoccupations plus terre-à-terre avec les disputes familiales sur les questions d'héritage de la maison... Attention ! prévient l'ancêtre, c'est lorsque nous sommes confortablement installés sur les eaux calmes du lac que le danger rôde car nous ne le voyons pas approcher, trop occupé à notre bonheur tranquille.

Chaque membre de la famille voit, tour à tour, le projecteur braqué sur lui. Ainsi, la petite Nonoko dans le chapitre Péril sur le foyer. A l'issue des courses au supermarché, la famille oublie la fillette et ne s'aperçoit de son absence qu'une fois en voiture sur le chemin du retour. La mère s'affole, persuadée d'un enlèvement et s'effondre en larmes lorsque l'autoradio déverse la chanson Petit chaton perdu... Pendant ce temps, Nonoko (qui s'était endormie) lie connaissance avec un petit garçon lui aussi « laissé derrière » et devise sur les « grands » qui n'arrêtent pas de se perdre, dans un amusant renversement de perspective...

Matsuko, la mère, délaisse volontiers les tâches ménagères. Elle confie ses courses à Shige ou à Takashi et se cache jusqu'à ce que Noboru, le fils, cuise lui-même les nouilles. La manipulation des autres est une de ses spécialités : « Et si on commandait des sushis ? » propose-t-elle à sa mère. « C'est du luxe, je vais en préparer moi-même » rétorque celle-ci. « Et voilà, dans le mille ! » se réjouit Matsuko en aparté. Mais son plan échoue car Shige se lance dans la confection d'un bœuf Stroganov dont elle n'arrive pas à prononcer le nom. Tout ça pour le rater et... commander des sushis !

Lorsqu'un voisin annonce son passage, c'est la panique vu le désordre (dont une bonne maîtresse de maison japonaise ne saurait faire preuve). Mais plutôt que de ranger, elle choisit d'en rajouter en vidant les tiroirs au sol afin de faire croire au « ménage de Printemps »…

En fait, Matsuko semble avoir pour seul intérêt les soap operas à la télé ce qui donne lieu à une des meilleures séquences où elle lutte avec son mari pour la possession de la télécommande puis le contrôle des programmes...

Autre séquence très drôle, celle intitulée Matinée au gingembre. Après en avoir consommé sans doute trop (le gingembre fait perdre la mémoire, prétend Matsuko), voilà tous les membres de la famille oubliant à tour de rôle quelque chose...

À l’interrogation de Shige sur combien de fois elle verra encore le cerisier fleurir, sa fille lui rappelle en souriant qu'elle n'a que 70 ans. « Plus que 30 fois alors ? » répond la grand-mère et Matsuko s'évanouit...

Plus tard, Shige fait du bénévolat « citoyen ». Elle ramasse les ordures dans un parc de la ville et dispute farouchement son territoire à un congénère qui soupire : « Elle n'a pas changé en 60 ans... »

Lorsque de jeunes motards font vrombir leurs moteurs, Shige s'équipe d'un casque et d'une batte de baseball pour aller les affronter. Takashi l'en empêchant, c'est lui qui se retrouve avec le casque à devoir aller parlementer avec les loubards. Abandonné par tout courage, il laissera finalement Shige intervenir...

... Préférant se rêver comme le justicier tout vêtu de blanc, Masque de Lune, poursuivant avec bravoure sur son scooter deux yakuzas kidnappeurs de Matsuko et Shige... Encore une séquence superbe où Takahata change de perspective esthétique et qui se termine sur une belle note mélancolique, Takashi assis sur une balançoire et sortant lentement et tristement du rêve...

En charge à son tour d'un discours à un mariage (la boucle est bouclée), Takashi, à qui Matsuko a remis par erreur la liste des courses au lieu des bonnes « anti-sèches », improvise et réhabilite le dicton « on n'y peut rien » (tandis que la maîtresse d'école de Nonoko conseille de « ne pas en faire trop »), forçant du coup l'admiration de son épouse et de sa belle-mère...

Et voir le couple Yamada entonner le célébrissime Que será, será ? sur une dernière dispute familiale est irrésistible d'humour et de joie avec la famille s'envolant dans les airs au milieu d'un feu d'artifice, chacun porté par un parapluie et par une musique toujours en parfaite harmonie...