Mis à jour : lundi 12 septembre 2022

Horus, prince du soleil

Dans une nature hostile où les loups attaquent l'homme, Horus, un adolescent plein de vie et de courage, retire une épée de l'épaule d'un géant de pierre, plantée là comme une écharde : il s’agit de l'épée du soleil ! Fier de lui, il ramène l'arme à son père. Mais ce dernier meurt. Au moment de rendre son dernier souffle, il lui confie une mission : sauver son peuple d'une créature qui terrorise le pays. Commence alors pour le jeune garçon sans peur un très long voyage pour retrouver les siens.

En France, c'est pour satisfaire l'intérêt récent, mais toujours plus croissant, que porte le public aux productions animées japonaises que Taiyô no Ôji : Horusu no Daibôken (Horus, prince du soleil) a droit à une sortie sur nos grands écrans, en février 2004, plus de 35 ans après sa sortie japonaise. Le film aurait d'ailleurs eu très peu de chance de se voir distribué un jour dans notre pays si son générique (sur lequel la communication du distributeur est axée) ne comptait pas quelques noms célèbres du monde de l'animation contemporaine et maintenant reconnus par la critique.

Horus, prince du soleil marque la réunion de plusieurs talents de l'histoire de l'animation japonaise : Isao Takahata et Hayao Miyazaki, mais aussi des noms moins connus mais tout aussi essentiels tels que Yasuji Mori, Yasuo Ôtsuka et Yôichi Kotabe.
Mais le film est bien plus qu'un casting de noms prestigieux. Il est souvent cité comme un tournant dans l'histoire de l'animation japonaise car c'est historiquement le premier long métrage « indépendant » de ce média. C'est ainsi le premier film voulu et réalisé par des artistes en opposition aux considérations économiques dictées par les dirigeants de studios. C'est le film de la transition qui a permis au cinéma d'animation japonais de se démarquer de ses modèles Disneyens et d'orienter ce media vers de nouvelles ambitions artistiques, aussi bien narratives que techniques, que l'on connaît actuellement.

Premier long métrage réalisé par Isao Takahata, Horus, prince du soleil est un film d'aventures à l'aspect enfantin, voir naïf, mais paradoxalement (et surtout) très sombre, sans humour et finalement dénué de volonté de courtiser un public jeune. Irrégulier dans sa réalisation, alternant moments de bravoures animés et plans statiques dignes de séries TV, le film de la renaissance de l'animation japonaise ne parvient pas à cacher sa production chaotique à l’écran.

Film conseillé à partir de 9 ans (voir guide des parents)


Sources : Taiyô no Ôji : Horusu no Daibôken - Roman Album - dossier de presse français Wild Side Films - Isao Takahata, cinéaste en animation : modernité du dessin animé de Stéphane Le Roux
Remerciements : merci à Yasuka Takeda pour les traductions