Dimanche 25 janvier 2004
Bessadi
Aujourd'hui est un au revoir à la folie Angoumoise ; dernier jour d'un périple sympathique mais éprouvant. Comme rien ne nous attend, nous nous levons vers 10h00 et avalons le dernier petit déjeuner préparé par mamie Girod.
La marmotte et moi promettons de revenir loger chez elle l'an prochain. Au moment de partir, elle nous offre une bouteille de Pernod et ses dernières recommandations sur les dangers de la route. Quand je dis qu'elle est super cette mamie...
Bessadi, pas broar
Ce qui est prévu pour cette ultime journée est un tour des expositions disséminées dans la ville. En effet, mis à part celle de Loisel nous n'avons encore guère pris le temps de nous attarder sur elles. Un tort à réparer.
Cependant, avant cela je tiens juste à rencontrer un dernier auteur : Bruno Bessadi, le dessinateur de Zorn et Dirna. Pourquoi lui ? Il y a plusieurs raisons à cela.
D'abord parce que dans la production Héroïc Fantasy de Soleil qui tourne en rond, cette bd est un peu différente et a attiré mon attention. C'est l'histoire d'un pays où la mort a disparu et où deux enfants messies peuvent rétablir l'équilibre de ce monde en décrépitude. Les dessins sont mignons et réussissent le tour de force de presque faire oublier le gore omniprésent dans l'album. Bref, un début de série intéressant.
Ensuite, je tiens à le rencontrer car au début de la bd, Bessadi remercie Hayao Miyazaki. De plus, page 17 à la 3ème et 4ème cases, se cachent des kodamas dans les branches d'arbres.
© Soleil / Morvan, Trannoy, Bessadi, Color Twins et un peu Ghibli quand même aussi
Ainsi, forts d'une passion commune, je me dis qu'on aura sûrement des choses à se raconter mais après avoir effectué ma demande, la réponse n'est pas forcément celle que j'attendais :
- Pfffffiiiiiou, tu me demandes de dessiner un truc compliqué sur un album promotionnel. Tu sais que je ne touche pas un rond sur une bd comme ça ?
- ???
Me voilà un peu décontenancé. Pour vous expliquer le truc, c'est que le Zorn et Dirna que j'ai entre les mains fait partie d'un pack de « 2 bds pour le prix d'une ». Comment pouvais-je savoir que Bessadi ne touchait pas d'argent sur ce genre d'offre promotionnelle ? Et quand bien même ? Je n'ai tellement pas l'esprit Mouradiste que ce genre de considération matérielle ne m'était même pas venu à l'esprit. J'aime bien une bd, je viens pour me la faire dédicacer en demandant un dessin tiré d'un univers que l'auteur semble apprécier, point. Je pensais même que ça le rendrait enthousiaste et que nous pourrions avoir un échange sur ce sujet. C'est mon côté Grogro benêt ça...
- Bon, c'est pas grave mais je te préviens, je le fais à ma façon ton Totoro.
- Euh, oui. C'est précisément ma demande.
Bien qu'on ne puisse pas dire que l'on parte du bon pied, nous en venons à trouver des trucs à nous dire. Il m'explique que la plaquette de présentation des 4 tomes de Zorn et Dirna distribuée par l'éditeur sur le festival est un peu une fumisterie. En effet, dans la mesure où l'histoire des derniers volumes est seulement écrite dans les grandes lignes par Morvan, il est un peu douteux de donner des infos précises sur quelque chose qui n'est pas encore achevé.
Il me donne également l'adresse Internet du Zarmatelier, son studio de bande dessinée.
- Tu verras, si tu cherches bien, tu y trouveras même un dessin de Totoro...
Alors qu'il termine le dessin, il décide de rajouter des noiraudes autour de Zorn en faisant de gros points noirs et des yeux au blanco. Je suis content, je me dis qu'il a envie de fignoler la dédicace. Et puis je m'aperçois que non.
En effet, il ne fera les détails que sur l'une des petites poussières et s'abstiendra pour les autres. Tchao messire Bessadi, je préfère penser que vous étiez dans un mauvais jour ce dimanche-là. De toute façon, avec le coup de Sfar la veille, je suis blindé...
13 noiraudes. Ca porte malheur ?
Et voilà, le festival est fini !
Enfin pas vraiment puisque nous passerons toute la journée à sillonner les expos. Mais en ce qui concerne mon Angoulême Miyazakien, c'est bel et bien la fin.
Epilogue
Je tenais à remercier tous les acteurs de ce festival qui se reconnaîtront (ou pas) dans le présent compte-rendu. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existées est loin d'être fortuite. Elle est tellement pas fortuite que je vous engage même à me faire des procès pour diffamation si ça vous dit. Voyez cela avec mon avocat le chapelier fou.
- A ceux qui ont tout lu jusqu'au bout : z'avez du temps à perdre !
- A Buta, vous hébergez un drôle de loulou.
- A ma maman, merci de m'avoir emmené à Angoulême il y a 10 ans.
- A la bière : merci d'exister.
- A TOUS les auteurs, merci de nous faire rêver