Anne, la maison aux pignons verts :
Analyse
Dans le texte de Lucy Maud Montgomery, Isao Takahata ne lit pas seulement un roman d’initiation mais aussi un roman humoristique car y sont confrontés des points de vue totalement différents. Les spectateurs qui s’identifieront à Anne ou à ses parents d’adoption verront la série de manière différente. L’idée du réalisateur fut de conserver cette multiplicité de point de vue et de laisser au spectateur choisir celui qui sera le sien.
Comme pour les séries précédentes, Takahata exige un réalisme quasi documentaire dans la représentation du cadre extérieur. Pour cela, il profite d'une pause sur la série Conan, le fils du futur pour effectuer avec son équipe un voyage sur l'Île-du-Prince-Édouard. Mais surtout, Takahata pousse encore plus loin sa recherche de réalisme dans les comportements humains, en représentant l'intériorité de l'héroïne par le biais des souvenirs, de l'imagination ou du rêve. En cela, le caractère fantasque et rêveur de l'héroïne du roman de Lucy Maud Montgomey se prête particulièrement bien à l'intrusion de l'imaginaire dans un contexte réaliste. Une autre preuve de l'attention particulière portée par Takahata sur le réalisme est la transformation progressive de l'héroïne et de ses amis, au fil des épisodes, de fillettes en jeunes femmes. C'est tellement réussi car cela passe quasiment inaperçu : il faut des flashbacks sur les premiers épisodes pour mesurer changement de physionomie et d'expression.