Totoro dédicaces : septembre 2004
Herlé et Widenlocher lâchent le Nabuchodinosaure sur Totoro

Les auteurs :

Herlé

Herlé Quinquis, connu aujourd'hui sous son simple et curieux prénom (d'origine bretonne), fréquente durant plusieurs années l'école des Beaux-Arts de Marseille. De 1982 à 1984, il publie ses premières histoires courtes dans Fluide Glacial, puis entre au Psikopat, une revue fondée par Paul Carali, dans laquelle il livre des gags et récits complets repris notamment dans Mongolus Paradise et dans La vie des vieux (éditions du Zébu, en 1993 et 1996). En 1984, il s'associe également avec Roger Widenlocher et crée La Blatte, un journal satirique interrompu après seulement cinq numéros.
Cinq ans plus tard, les deux hommes entament la publication dans Je bouquine du Nabuchodinosaure, une série reprise deux ans plus tard en recueil aux éditions Dargaud. Courant 1995, ils mettent au point Coyotte Bill, un western humoristique proposé dès l'année suivante en albums chez Dargaud.
En 1998, il scénarise Destroy Fantasy, un ouvrage collectif parodiant différentes séries d'héroïc fantasy, dessiné par ses propres auteurs (Crisse, Didier Tarquin, Mohamed Aouamri...), et publié chez Soleil.
Que ce soit en tant que simple scénariste (aux côtés de Widenlocher) ou comme auteur complet (dans ses récits pour Fluide Glacial et Le Psikopat), Herlé passe avec jubilation du registre tout public aux thèmes irrévérencieux et féroces... Mettant ainsi en pratique la maxime de Pierre Deproges, selon laquelle on peut rire de tout... mais pas avec n'importe qui !

Source : http://www.bd-aix.com

Widenlocher

Après une scolarité qu'il qualifie lui-même de chaotique, Roger Widenlocher s'oriente un temps vers le dessin d'humour. A partir de 1971 et jusqu'en 1975, on retrouve sa signature dans Le Hérisson, Ici Paris et Marius. Il délaisse ensuite la presse professionnelle durant plusieurs années.
En 1982, Widenlocher fait un retour avec Josua Livingroom le gabian, une succession de strips proposée dans divers quotidiens (cette série sera reprise en recueils chez Bédésup, en 1984, puis aux éditions du Mixer, à partir de 1994).
En 1984, il s'associe une première fois avec Herlé et conçoit La Blatte, un éphémère journal satirique interrompu après seulement cinq parutions.
Un an plus tard, il réalise Une couleur d'avance, un ouvrage publicitaire scénarisé par Xavier Séguin et commandité par la société américaine Essilor. En 1986, il fait son entrée à Je Bouquine pour lequel il adapte Le Roman de Renard, Le Malade imaginaire, Le Livre de la Jungle, Les Fables de La Fontaine et Le bourgeois Gentilhomme. En 1989, pour ce même mensuel des éditions Bayard et de nouveau avec Herlé, il lance Nabuchodinosaure, une série reprise deux ans plus tard en albums aux éditions Dargaud.
Poursuivant leur collaboration, les deux hommes entreprennent Coyotte Bill, en 1995. Le premier volume de cette saga, Salade de plomb pour Miss Pamela, parait chez les éditions Dargaud en janvier 1996. En 1997, il s'associe avec Achdé et entreprend Woke, ou les heurs et malheurs d'un petit lord égaré au coeur d'une jungle extraterrestre. Depuis 1998, il remplace Greg sur sa série Achille Talon.
Sans bruit, Roger Widenlocher se positionne dans le paysage de la bande dessinée francophone. Sa série Nabuchodinosaure, mettant en scène un très drôle de saurien, figure parmi les révélations humoristiques des années 90.

Source : hebergement.ac-poitiers.fr/l-is-angouleme/ site_eleves/auteurs/widen.html

Skilzonfé à deux :

  • Coyotte Bill, 1 vol., Dargaud
  • Nabuchodinosaure, 11 vol., Dargaud

Et puis y'en a plein d'autres mais c'est du sélectif on vous dit. Non mais !...

La rencontre :

Une fois n'est pas coutume, je ne respecterai pas l'ordre chronologique de mon périple totoresque. La logique voudrait en effet que je relate ce qui m'est arrivé après le festival d'Angoulême, hé bien que nenni !!! J'avais envie de faire un petit retour en arrière pour Herlé (Octobre 2003), puis un saut en avant jusqu'à Widenlocher (Août 2004). Ces deux-là sont les papas du célèbre Nabuchodinosaure, dinosaure-candide-gaffeur s'il en est. Depuis 1991, Herlé signe les histoires que Widenlocher illustre, même si le scénariste ne rechigne jamais à croquer lui aussi la bestiole avec son propre graphisme.
La particularité de cette page est d'être écrite au jour d'aujourd'hui, sans avoir pris à l'époque de note sur mon petit cahier afin de me rappeler les détails de l'aventure. Je me contente donc de la plus concise description possible.
Alors, en premier lieu, voici une planche qui vous permettra d'apprécier les styles de ces deux auteurs lorsqu'ils représentent Nab :

© Herlé, Widenlocher et Dargaud

Ensuite, il faut savoir qu'aucun des deux auteurs ne connaissait le travail du studio Ghibli.
C'est en effet Julia qui rencontra Herlé en Octobre 2003, à l'occasion du festival de Buc dont il a déjà été question ici. A l'aide de la pochette de disque de la bande originale de Mon voisin Totoro, Herlé accepta gentiment de jouer le jeu de la mise en scène improbable. Il s'agissait là de ma troisième dédicace de ce type :

« Répétez après moi les enfants : Totoro n'est pas un papillon ! »

Un crayonné rapide qui laisse augurer que notre voisin à tous finira à la marmite...
Peut-être est-ce pour cela que je me décide à me rendre au festival d'Eauze dans le Gers, le 1er août 2004. En effet, sera présent monsieur Widenlocher, dessinateur de son état. Sans doute sera-t-il capable de me croquer la suite du dessin ci haut.
Dès mon arrivée, je me rends ainsi dans sa file d'attente dans ce but précis... Ce sera là l'une de mes attentes les plus étranges depuis que je fréquente les salons et festivals. En effet, avec seulement 4 personnes qui patientent devant moi, l'auteur réussira le tour de force de me faire passer plus de 2h30 après mon arrivée ! Hé oui, c'est ça d'être un boute-en-train insatiable qui préfère jouer avec la climatisation, faire rire les dames et embêter ses voisins auteurs.
Une fois le chemin de croix terminé, me voici devant ce sympathique et bruyant monsieur, qui n'est pas sans m'évoquer Coluche avec sa petite salopette
- Bonjour m'sieur ! Voilà, est-ce que vous pensez que vous pourriez me dessiner la suite de ce dessin fait par votre comparse ?
- Mais bien sûr jeune homme ! C'est quoi ça ? C'est Pikachu ?
- *Soupir* Euh... non, non... C'est Totoro, de Miyazaki ! Vous savez ? Le réalisateur de Princesse Mononoke et du Voyage de Chihiro !
- Boarf, tu sais... L'animation japonaise pour moi, c'est de la merde alors...
- *Patient et souriant* Oh, vous savez, c'est comme tout, il y a de l'excellence et du raté hein. Faut pas croire.
- Ouais, ouais. Bon, il peut lui arriver quoi à ton rototo là...
- Euh, c'est Totoro et euh... eh bien, je ne sais pas moi. Je vous laisse improviser ?
- Ok, on va voir ce qu'on peut faire.
C'est ainsi que pendant plus de 20 minutes, je découvre au fur et à mesure ce qu'il advient de la grosse bestiole. Entre deux « scrogneugneu, mais qu'est ce que tu me fais dessiner là... », le crobar prend forme peu à peu. Et voici :

Un graphisme très cartoon par le nouveau papa d'Achille Talon

Au final, on ne peut pas dire que j'aurai rencontré là les plus grands amateurs du studio Ghibli, mais je me disais que cette suite de dessins est assez rigolote et réussie pour être exposée aux yeux des amateurs.
Dont acte...