Ghibli dans la BD occidentale : K
KARA
J'aime bien certains des films de Miyazaki, mais je ne les mets pas tous dans le top du top des mes coups de coeurs. Attention, il s'agit là de mon opinion personnelle. Par exemple, je kiffe Kiki la petite sorcière ! J'aime bien Laputa et Chihiro, et par contre, même si le film est très beau, je n'accroche pas des masses à Princesse Mononoke... Il s'agit juste d'un feeling qui passe ou pas... j'avoue qu'en fouillant dans ma mémoire, je ne me souviens pas avoir tenté une seule fois de reproduire un quelconque personnage tiré d'une oeuvre de ce studio. Pour une raison très simple, je n'en ai pas le niveau ! Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce n'est pas parce que le dessin des persos des films de Miyazaki parait simple que ceux-ci sont simples à dessiner, au contraire ! J'ai cependant essayé de comprendre le fonctionnement des harmonies de couleurs, la conception de certains décors ou encore les styles de mises en scènes de certains films qui m'ont touché. En fait, l'influence sur moi de ce studio, ou plutôt de ses films pourrait se résumer à une sorte d'état d'esprit. Disons que quand je vois les films de Ghibli, ce qui m'est transmis est une atmosphère, une passion, un état d'esprit dans la façon de raconter les histoires, de présenter les personnages, de me faire vibrer à leurs aventures ou mésaventures. Cela influence t'il maintenant mon propre travail ? Je ne le sais pas. Peut-être inconsciemment, qui sait. Il est vrai que quand je vois Kiki, j'ai une certaine émotion qui m'envahit. Il en va de même pour chacun des films du studio (même ceux que j'apprécie moins). Car c'est peut-être cela pour moi la véritable influence de ces films, la transmission d'une émotion ; émotion que j'aimerais parfois être capable de transmettre à mon tour, mais à travers mes propres travaux. Y arriverais-je un jour ? Alors là....
Les films de Takahata expriment des choses non pas plus profondes pour moi, mais plus personnelles, plus ancrées dans une réalité que je ne connais pas personnellement, mais qui me semble être plus en adéquation avec le quotidien social, mythologique et culturel du Japon. Non pas que cela rende ses films moins grand public, au contraire, cette proximité du quotidien à une culture à laquelle n'est pas habitué l'occidental lambda est une opportunité pour découvrir quelque chose de tout simplement différent. Une différence enrichissante car montrant une autre vision, une sorte d'alternative à notre propre vision de notre quotidien, de nos vies, et de la façon de l'aborder...
Miyazaki est pour moi, plus ancré dans une extrapolation d'un quotidien "rêvé" ou "cauchemardé" selon les films. Celui-ci oeuvre en fait dans un fantastique plus "universel", plus accessible à l'occidental lambda, tout en apportant cet esprit dont je t'ai parlé et qui n'appartient qu'à cet auteur.
Cet auteur est apparemment le chouchou de nombreux médias cinéphiliques. La raison à mon sens (et là encore, cela n'engage que moi) c'est que ce cinéaste parvient à réunir, chose très rare, deux domaines que l'on croit trop souvent frères ennemis. En effet, Miyazaki est non seulement un auteur qui à développé un univers personnel et n'appartenant qu'à lui, mais en plus, il à du succès aussi bien critique que financier. Hors, nombreux sont ceux qui disent que l'on ne peut allier ouvrage personnel (donc soit- disant hermétique au grand public) et succès populaire (synonymes d'oeuvres consensuelles et impersonnelles). Hors, il semblerait que Miyazaki prouve le contraire à chacun de ses films. Oui, il est possible de faire du cinéma d'auteur personnel mais populaire...