Le studio Ghibli rend hommage à Isao Takahata
Ce 10 mai, le studio Ghibli, par l'entremise de son porte-parole Shinsuke Nonaka, a rendu hommage à Isao Takahata sur son site officiel.
Nous vous proposons la traduction française de ce texte.
Le réalisateur Isao Takahata est décédé le jeudi 5 avril dernier à 1 h 19. La cause du décès est un cancer du poumon. Il avait 82 ans. Inutile de rappeler que M. Takahata était l'une des trois principales figures du studio Ghibli et qu'il y a supervisé cinq longs métrages. Outres ses œuvres, il y a aussi prodigué des conseils appuyés par son intelligence et son éducation. Il a énormément apporté, il était un pilier spirituel de Ghibli.
Inutile de rappeler que M. Takahata s'est engagé sur la voie de l'animation bien avant que Ghibli puisse être créé, et son histoire a duré près de 60 ans. Sans Takahata-san, l'animation du Japon et du monde aurait été très différente de celle que nous connaissons maintenant.
Avec Horus, prince du soleil, il a été capable de composer une histoire profondément dramatique avec l'animation, en mettant en lumière un thème contemporain et une description psychologique.
Avec la série Heidi, il a relevé le défi de représenter la vie quotidienne avec l'animation, et il a construit un monde impressionnant et reconnaissable tout au long d'une année (Ndt : anticipant celle des futurs cycles annuels des Sekai Meisaku Gekijô, ou World Masterpiece Theater - Les œuvres classiques du monde entier - de Nippon Animation, la période de diffusion de la série TV Heidi s'est étendue sur un an, quasiment jour pour jour, au Japon).
Les deux œuvres sont des essais sans précédent et leur impact est incommensurable.
Il a poursuivit la représentation d'un réalisme appuyé avec Le tombeau des lucioles.
En outre, son apport créatif et technologique en matière de production, comme sur l'étape du layout, était également innovant.
Quand la nouvelle de sa mort a été rapportée, j'ai vu que non seulement le Japon, mais aussi les principaux médias du monde entier, publiaient des articles détaillés parlant de ses réalisations. A cet instant, j'ai ressenti la grandeur de Takahata.
Sa connaissance de la musique et des arts était profonde, il avait des connaissances qui allaient bien au-delà du simple passe-temps. Quant à la peinture, ses connaissances étaient suffisantes pour pouvoir écrire un livre comme Ichimai no E kara (D'un tableau, Iwanami Shoten).
C'était aussi un épicurien qui poursuivait avec passion les sujets qu'il aimait.
Il a aussi accordé une grande importance à la paix et à la démocratie en s'impliquant activement pour l'association Kyûjyô no Kai (Ndt : association fondée par différents intellectuels japonais pour le respect du chapitre 9 de la Constitution japonaise qui prévoit le renoncement du pays à la guerre).
Son dernier livre, Kimi ga Sensô wo Hosshinainaraba (Si vous ne voulez pas la guerre, Iwanami Shoten), met en lumière les idées pacifiques de Takahata.
M. Takahata explorait les choses en profondeur en pensant à tout. Bien qu'il soit une personne tout à fait logique, il était aussi une personne énergique, et était souvent submergé par cette énergie.
J'aurais voulu entendre plus d'histoires de sa part. Le sentiment que j'ai perdu une personne sans équivalent augmente de jour en jour.
Une cérémonie d'adieu publique à Isao Takahata aura lieu au musée Ghibli de Mitaka le mardi 15 mai prochain.
Source : Site officiel du studio Ghibli
Informations sur la cérémonie d'adieu publique à Isao Takahata
Page française de l'association Kyûjyô no Kai