Mis à jour : dimanche 8 mars 2020

Anne, la maison aux pignons verts :
Création de la série

Avec Anne, la maison aux pignons verts, Isao Takahata conclut avec brio sa trilogie de séries animées du cycle World Masterpiece Theatre, de même que sa collaboration avec Nippon Animation. En plus de la direction de la série, le réalisateur réussit à s'occuper personnellement du storyboard et du script sur plusieurs épisodes.

La série marque aussi la séparation des chemins entre Isao Takahata et Hayao Miyazaki. En 1976, la production de Marco / 3 000 lieues en quête de mère avait été extrêmement éprouvante pour l’équipe. Durant 52 épisodes repartis sur une année de diffusion, on y suivait le long calvaire du jeune Marco qui essayait de retrouver sa mère partie travailler en Amérique du Sud. Et contrairement à la série Heidi, où il y avait une joie de vivre évidente dans le personnage principal à travailler, l’atmosphère de travail du studio s’en était ressentie.

Après cette année de travail extrêmement éprouvante pour l’équipe, lorsque se lance la production de Anne, Miyazaki vient lui de gouter à la réalisation avec sa série Conan, le fils du futur. Il accepte à nouveau de travailler au layout et à la conception scénique. Mais au bout du 15ᵉ épisode, il passera la main à Michiyo Sakurai (Le château dans le ciel, Le tombeau des lucioles) et quittera la production pour réaliser Le château de Cagliostro, son premier long métrage. Takahata ne pourra pas le retenir. Tout au long de leur collaboration, Miyazaki a toujours voulu proposer énormément de chose et Takahata a toujours tenté de tenir compte de ses propositions et de les intégrer à sa mise en scène. Mais sur cette série, ses propositions ne fonctionnent pas. Ce personnage de jeune orpheline à l’imagination pourtant débordante n’est pas un personnage de Miyazaki.

Yôichi Kotabe est lui remplacé à l'improviste par le jeune et talentueux animateur Yoshifumi Kondô aux postes de character designer et directeur de l'animation. C'est donc à lui que l'on doit le style gracieux et poétique, avec ses visages et ses yeux expressifs, qui deviendront la griffe stylistique des personnages des futurs travaux de Miyazaki et Takahata, et plus généralement du studio Ghibli.

Le projet de série de films

En 1989, Nippon Animation propose à Isao Takahata de superviser un remontage des épisodes en une série de 6 longs métrages pour le cinéma. En réalité, un seul verra le jour, intitulé Akage no An: Gurîn Gêburuzu e no Michi (Anne la rousse - La route vers les pignons verts). Cet unique film couvre seulement les 6 premiers épisodes de la série.

Il ne sera exploité en salles qu’un an plus tard, entre février et mars puis juillet et août 1990, et de façon très confidentielle. Il faudra ensuite attendre 20 ans pour que musée Ghibli le distribue et que le public puisse le découvre à nouveau au cinéma. Il sort le 17 juillet 2010 (le même jour qu’Arrietty, le petit monde des chapardeurs) dans une salle unique, étendu ensuite à un circuit très réduit de 5 salles à travers le Japon. Il est ensuite exploité en vidéo en novembre de la même année dans la collection de DVD/Blu-ray du musée Ghibli.

La série en France

La série Anne, la maison aux pignons verts a longtemps été inédite en France. Elle ne sera éditée en vidéo qu’en 2008, flanquée d’un unique doublage canadien.