Mis à jour : mercredi 9 octobre 2019

Exposition Dessins du Studio Ghibli :
Les secrets du Layout pour comprendre l'animation de Takahata & Miyazaki
(du 4 octobre 2014 au 1er mars 2015)

L'exposition

Art Ludique, le premier musée en France consacré à l'Art Contemporain issu de l'Entertainment, a pour vocation d'exposer les œuvres des créateurs d'univers qui marquent notre imaginaire et influencent la culture de notre siècle. Après les expositions « Pixar, 25 ans d'animation » et « L'Art des Super-Héros Marvel », le musée organise du 4 octobre 2014 au 1er mars 2015 l'exposition « Dessins du Studio Ghibli : Les secrets du Layout pour comprendre l'animation de Takahata et Miyazaki ».

Avec la coopération du studio Ghibli et du musée Ghibli de Mitaka, cette exposition exceptionnelle dévoile pas moins de 1 300 layout originaux, couvrant une période de 30 ans de créations de Hayao Miyazaki et Isao Takahata, depuis Nausicaä de la Vallée du Vent, jusqu'au denier film sorti en 2014 au Japon, Souvenirs de Marnie. Les premiers layout d'œuvres de Miyazaki et Takahata antérieures à la création du studio Ghibli (Heidi, Conan fils du futur, Kié la petite peste, Sherlock Holmes...) sont également proposés. Beaucoup de ces dessins préparatoires ont été dessinés et annotés par Hayao Miyazaki lui-même.

Après le Japon et Hong Kong, la France est le troisième pays à avoir la chance d’accueillir l'exposition « Studio Ghibli Layout Designs ». Par rapport à la 1ère édition japonaise de 2008, l'édition parisienne inclut notamment les dernières œuvres du studio, Le vent se lève de Miyazaki, Le conte de la princesse Kaguya de Takahata et Souvenirs de Marnie de Yonebayashi. Bien que largement inspiré de la scénographie prééxistante, Art Ludique a procédé à quelques adaptations en étroite collaboration avec Ghibli. Par ailleurs, un guide audio, conçu spécialement pour la France, est fourni au visiteur qui peut choisir entre une promenade instinctive où il peut étudier les dessins à son rythme ou éducative avec des commentaires détaillés.

Des goodies de l'exposition et du musée Ghibli (en provenance directe du Japon), ainsi que le catalogue de l'exposition en français, qui reprend l'intégralité des œuvres exposées, permetttent de prolonger cette visite à la maison de manière agréable.


Qu'est-ce que le Layout ?

Les layout sont des dessins indispensables au processus de création d'un film d'animation. Ils représentent le détail de chaque plan du film et permet au réalisateur ou metteur en scène de communiquer son intention aux artistes en charge de produire l'image finale animée. Si le storyboard constitue déjà un plan détaillé du film dans son ensemble, le layout est une cartographie détaillée de chaque plan. Ce sont de simples feuilles de papier sur lesquelles toutes les informations relatives à une scène sont notifiées, comme par exemple l'emplacement des décors, accessoires et personnages dans le cadre, les expressions faciales, les mouvements de caméra, les perspectives et diverses autres instructions.

Le processus de production de l'animation implique une rigoureuse répartition des tâches auprès d'artistes maitrisant chacun une discipline spécifique (décors, animation, effets, cadrage...). Grâce au layout, chaque service artistique, disposant de tous les indications nécessaires, peut efficacement travailler simultanément dans la même direction artistique.

Chaque film nécessite entre 1 200 et 1 500 plans. Chacun d'entre eux est réalisé à partir d' un ou plusieurs layout, repris quasi à l'identique par les équipes d'animation et décorateurs. Si Takahata s'entoure de grands dessinateurs pour les exécuter, Miyazaki les réalise dans leur majorité. L'exposition présente notamment 600 dessins issus de l'univers du Voyage de Chihiro, dont 80% ont été faits par le réalisateur.

Même si le layout existait sporadiquement dans l'animation japonaise, c'est en 1974 que Isao Takahata et Hayao Miyazaki l'ont introduit dans le processus de création de la série télévisée Heidi. Traditionnellement l'animation japonaise ne montrait qu'une image plate, sans perspective, les personnages se mouvant horizontalement. Avec l'introduction de layout, Takahata avait pour ambition d'introduire de la profondeur dans les plans. Pour cela, il a créé une nouvelle tâche de « composition du cadre » qu'il a confiée à Miyazaki. Pour la production de Heidi, Miyazaki a fait l'effort surhumain, durant toute une année, de dessiner plus de 300 layout et croquis de poses clés de l'animation par semaine. Cette approche a permis d'éliminer le manque d'homogénéité qui résultait de l'emploi d'équipes différentes et de donner une unité visuelle à l'ensemble du produit final.

Quelques scans en haute résolution de layout exposés (cliquer sur les aperçus) :


Notre avis

On ne peut pas reprocher grand-chose à cette exposition. La scénographie est simple et efficace : après une rapide introduction sur le layout, on entre de suite dans le vif du sujet avec une salle dédiée à chaque fim du studio Ghibli (excepté Les contes de Terremer), avec en supplément une salle exposant les layout des œuvres pré-Ghibli. L'exposition se clôt donc sur Souvenirs de Marnie, permettant de découvrir des images de ce film encore inédit en France. Chaque salle du musée Art Ludique est richement illustrée, avec une mention particulière pour la salle Chihiro, entièrement tapissée des layout du film, avec un souci constant pour mettre les œuvres au niveau du visiteur, même jeune. On s'amuse à trouver des petits détails visuels disséminés sur les plafonds ou encore au détour d'une pièce, qui rappellent à quel point ces esquisses sont devenues réelles dans notre imaginaire.

On salue le travail extraordinaire du musée Ghibli qui a pu rassembler des œuvres précieuses, car rares. En effet jusqu'à récemment, bon nombre de ces layout n'étaient pas conservés et l'on imagine fort bien le travail extraordinaire des concepteurs de l'exposition pour nous faire découvrir ces trésors.

Car il s'agit bien là de véritables pépites que l'on peut observer dans leurs moindres détails, puisque la plupart de ces œuvres sont dessinées directement par Miyazaki ou par de grands noms du studio Ghibli tels que Yoshifumi Kondô, Yoshiyuki Momose ou Kazuo Oga. C'est avec amusement, émotion ou étonnement, qu'on découvre certaines annotations griffonnées à la hâte par Miyazaki ou Takahata : ordre de regarder une émission nocturne sur la pêche pour savoir dessiner un poisson, texture d'un repas devant évoquer le moelleux d'un sushi, ou encore excuses de donner trop de travail à son équipe d'animateurs...

On remarque également une évolution du trait chez Miyazaki, de plus en plus nerveux, mais toujours efficace, bouillonnant et vivant. Quant aux layout issus des films de Takahata, on est frappé par leur grande rigueur, leurs annotations minimalistes et le souci du réalisme et du détail. Dans les deux cas, le visiteur ne peut qu'être ébahi par la ressemblance évidente entre ce travail préparatoire et les œuvres finales, tant il a l'impression de « voir » les films à travers ces croquis dignes d'un maître de l'esquisse.

Grâce à cette exposition, on comprend donc l'essence-même des œuvres du studio Ghibli : ce souci chez Takahata et Miyazaki de superviser chacune des étapes de création, cette cohésion d'une équipe soudée autour du projet d'un seul homme, cette vision artistique forte et transcendante qui marque une étape fondamentale dans l'animation et tout simplement dans l'art narratif et visuel.

Quelques photographies permettant d'apprécier la scénographie de l'exposition :



 

Interviews

Questions à Jean-Jacques Launier, directeur du musée Art Ludique

Pourriez-vous nous parler du musée Art ludique ?

Cela fait maintenant presque 10 ans que la galerie Arludik existe. Depuis tout petit, j'ai toujours été passionné par les BD, les comics, tout ce qui était une forme de culture populaire que les gens méprisaient. Je voulais un lieu pour cette forme d'art, « l'entertainment ». Après l'organisation de l'exposition Miyazaki-Mœbius en 2005, qui avait eu lieu au prestigieux musée de la Monnaie de Paris et qui avait rencontré un certain succès, nous avons pu ouvrir cet espace dédié à cet art, qui fait le lien, à mon sens, avec d'illustres artistes, comme Hokusaï ou Gustave Doré. Nous avons choisi le nom d' « Art Ludique » en référence à cet « entertainment ». C'est ainsi que nous avons pu accueillir des expositions sur Marvel, Pixar, ou encore le studio Ghibli, aujourd'hui.

Pourriez-vous nous parler du layout ? Pourquoi ce choix, plus qu'une autre étape de l'animation comme le décor, le storyboard ou encore les cellulos ?

Le layout, c'est l'étape clé et fondamentale de l'animation. Takahata, avec sa vision de réalisateur, et Miyazaki, avec sa vision de dessinateur et artiste, l'ont vraiment inventé. Evidemment, cela existait auparavant chez Disney, par exemple. Mais avec ce degré d'aboutissement et de perfection, ce sont vraiment eux les créateurs de cette étape.
Le layout, c'est l'image de référence. Chaque plan d'un film bénéficie d'au moins un layout. Sachant qu'il y a de 1 200 à 1 400 plans par film, on se rend compte de l'ampleur de ce travail. Dans les films de Miyazaki, c'est très souvent lui-même qui les dessine. Dans la salle Chihiro de l'exposition, par exemple, on est entouré de 500 layout et 70% d'entre eux sont de Miyazaki. On voit donc l'investissement du maître lui-même dans l'œuvre. Ces dessins sont essentiels, car pour l'équipe qui travaille sur le film, le layout reflète l'intention du réalisateur : la position et le mouvement des personnages, ce qu'ils vont dire, leurs regards, mais aussi le cadrage, le mouvement de caméra, le décor ou encore les accessoires. Ces œuvres, ces dessins vertigineux, sont un condensé du film, des « poèmes dessinés », avec des annotations incroyables sur la vitesse des nuages, le goût des sushis... C'est dans le layout que le réalisateur communique tout le film.

Y a-t-il une différence entre le layout au Japon et le layout en France, où on parle d'ailleurs parfois de « story-board layouté ».

Dans le cas de Ghibli, cela va au-delà de la différence culturelle. Les layout de Ghibli ne se retrouvent nulle part ailleurs, que ce soit aux Etats-Unis ou en France. C'est une approche vraiment spécifique au studio. Chez Disney, il y a des layout, mais les personnages sont en 2D, en plan fixe. Chez Ghibli, il y a une vraie recherche de la perspective, ils ont vraiment su allier la vision de réalisateur de Takahata et le sens artistique et du dessin de Miyazaki. C'est mon avis, mais c'est vraiment ce qui fait, à mon sens, la marque de Ghibli.

L'exposition sur les layout date de 2008 au Japon. Y a-t-il eu des adaptations pour cette exposition au musée Art Ludique ?

C'est principalement la même exposition. On a néanmoins travaillé avec le studio Ghibli sur les audioguides, proposés pendant la visite, avec des musiques, salle par salle, qui permettront d'entrer dans les univers de chaque film. Le commentaire, lu par le présentateur Thomas Hughes, donne des détails très précis. C'est vraiment leur exposition et nous nous sommes adaptés. On a toutefois la chance d'avoir une exclusivité mondiale, puisque nous sommes les premiers à exposer les layout de Souvenirs de Marnie, le dernier film du studio Ghibli, qui n'existait pas lors de la précédente version de l'exposition [à Hong-Kong en 2013, NDRL]. On a donc revu avec eux quelques détails d'agencement. Ils nous connaissent bien, ils nous ont donc fait confiance.

A quel public est destinée cette exposition ?

C'est une exposition à différents niveaux de lecture qui peut être destinée aux enfants, avec un accrochage à leur hauteur qui leur permettra de s'immerger dans l'exposition. Mais si on a envie de s'intéresser à la technique et aux secrets de l'animation de Takahata et de Miyazaki, il y a dans l'audioguide et les cartels de nombreux commentaires qui définissent vraiment les techniques utilisées, les terminologies, toutes les annotations, les petits dessins qu'ils se font entre animateurs, les croquis de Miyazaki qui se dessine sous une forme de cochon pour s'excuser auprès de ses collaborateurs... Bref, on rentre vraiment dans la création de ce studio.

Quand on pense au regard porté sur l'animation japonaise en France il y a encore 20 ans, une telle exposition était inimaginable. Que pensez-vous de cette évolution ?

C'est vrai que j'ai toujours eu envie de montrer que derrière « l'entertainment », dans la BD, dans l'animation ou les jeux vidéos, se trouvent des artistes formidables. C'est un héritage du 19ème siècle, voire même cela remonte au temps des cavernes, et c'est important de relier l'histoire de l'art à l'entertainment ; cela permet à un public moins averti d'être sensibiliser à l'art. J'ai l'impression que l'art conceptuel et moderne a abouti pendant très longtemps à une déconsidération de ces artistes populaires et qu'on commence à se rendre compte qu'ils ont en réalité produit les images les plus marquantes de notre siècle. Encore une fois, quand on voit l'exposition Hokusaï au Grand Palais et l'exposition du studio Ghibli, c'est comme une réponse contemporaine à l'art de la manga du 19ème siècle. Le lien, l'héritage culturel, devient évident. On s'en rend compte avec l'animation, mais aussi avec le jeu vidéo. D'ailleurs le studio Ghibli s'y est aussi illustré récemment avec Ni no Kuni. Au lieu de dire à des jeunes avec mépris : « c'est de l'animation », ou « c'est du jeu vidéo », on lui dit plutôt avec notre exposition : « regarde ce qu'il y a derrière, et après on va voir Hokusaï ». On a vraiment l'habitude au musée de voir des familles. Les enfants connaissent du coup les œuvres du musée et peuvent en parler avec leurs parents. C'est très valorisant aussi pour eux.

C'est la première fois que l'animation japonaise rentre dans un musée en France. Vous êtes de vrais précurseurs !

Pour moi, c'est presque le combat d'une vie. J'ai fait Peninghen [école supérieure d'arts graphiques, NDLR], je suis un passionné de dessin. J'ai eu la chance d'être un grand ami de Mœbius, et je lui disais avec tristesse : « ça n'est pas possible que tes œuvres ne soient pas dans un musée ! ». Et c'est vrai qu'on est le premier musée au monde à être consacré à l'art contemporain issu de l'entertainment, qu'on a traduit par « Art Ludique ». C'est spectaculaire, on est contacté aux quatre coins du monde, on a un vrai soutien des médias, parce que je crois que c'est légitime de rendre hommage à tous ces artistes comme Mœbius, comme Miyazaki, comme Pixar. Ce sont nos poètes contemporains.

Au Japon, il existe d'autres expositions consacrées au studio Ghibli, mais aussi les expositions temporaires du musée Ghibli. Pensez-vous qu'à l'avenir ces expositions soient visibles au musée Art Ludique ?

Nous avons d'excellents rapports avec le musée Ghibli. Mais on ne sait pas de quoi demain sera fait. Eux-mêmes sont actuellement en réflexion sur l'avenir du studio. Mais pour l'anecdote, c'est Toshio Suzuki qui a dessiné lui-même avec son pinceau calligraphique la typographie de l'affiche. Je suis donc sûr que s'il y a quelque chose à faire, nous en discuterons. Si nous, nous pouvons renouveller l'expérience, nous serions très fiers de le faire !


Questions à Kazuyoshi Tanaka, producteur de l'exposition

Pourriez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?

Je suis producteur des expositions du studio Ghibli et je suis donc responsable de l'exposition des layout.

Pourquoi ce choix concernant les layout, après une exposition sur les décors ?

Au musée d'Art Contemporain de Tokyo, nous proposons tous les ans, depuis 2004 ou 2005, des expositions sur l'animation. Après l'exposition de décors de Kazuo Oga, nous n'avions plus d'idée. Le producteur de Ghibli, Toshio Suzuki, est venu avec cette idée de faire une exposition uniquement avec des layout. Nous avons alors pensé que c'était une bonne idée puisqu'une grande partie de ces layout avaient été dessinés par Miyazaki lui-même.

Dans l'exposition on voit également des layout de films de M. Takahata et de M. Miyazaki. Est-ce qu'on peut définir des différences de traitement dans l'utilisation de cet outil entre ces deux artistes ?

Dans les premiers films de Takahata au studio Ghibli, on retrouve un certain réalisme, il décrit vraiment ce qui existe dans la vie quotidienne. Il y a des gens qui disent qu'avec un tel degré de réalisme, il n'y a aucun intérêt à faire un film en animation, autant faire un film en prises de vue réelles. Takahata dit que ce transfert du crayonnement sur papier donne un certain charme. En revanche, Miyazaki dessine ce qu'il y a dans son imagination, ce n'est pas aussi précis que dans un film de Takahata, mais c'est la liberté de l'imagination qui se libère par le crayon.

Qu'est-ce qui vous a poussé à exporter cette exposition à Hong-Kong, puis à Paris ?

Pour nous, japonais qui travaillons sur cette exposition, c'est une grande fierté et un grand prestige que de pouvoir proposer cette exposition en France. C'est un rêve qui se réalise. Le studio Ghibli et moi-même étions vraiment heureux de recevoir cette proposition de nos partenaires en France. Miyazaki et Takahata adorent la France. Surtout ce dernier, puisqu'il a fait des études de littérature française. Notre lien est donc assez profond avec votre pays.

On sait qu'en ce moment, le studio Ghibli traverse une phase de transition, mais pensez-vous que d'autres expositions du studio (Kazuo Oga, les expositions temporaires du musée Ghibli...) arriveront un jour en France ?

Tout d'abord, les expositions temporaires du musée Ghibli sont exclusives et ne seront pas envoyées à l'étranger. En revanche, il y aura peut-être l'occasion de faire voyager l'exposition se déroulant en ce moment à Tokyo et qui s'intéresse plus précisément aux bâtiments qu'on retrouve dans les films du studio Ghibli. C'est une des possibilités.

Quel regard portez-vous sur l'évolution du cinéma d'animation, sur le fait qu'il entre dans un musée ? En France, c'est relativement nouveau. Est-ce le cas au Japon ?

C'est vrai qu'avant ce projet au musée d'Art Contemporain de Tokyo, c'était très rare de trouver des expositions aussi importantes sur l'animation. Et heureusement, ce projet a permis d'attirer de nombreux visiteurs, permettant de créer de nouvelles expositions sur l'animation, pas uniquement sur le studio Ghibli, mais sur l'ensemble de la production actuelle.

Y-a-t-il justement de nouveaux projets d'expositions ?

Mmmmhhhhh... (Rires) C'est secret !

Mais c'est prévu, même si c'est secret ?

Oui, c'est possible !


Source : dossier de presse de l'exposition
Remerciements : tous nos remerciements à l'équipe du musée Art Ludique pour leur disponibilité et leur gentillesse !